Que le Seigneur dirige et bénisse notre vie…, car Dieu peut écrire droit même sur des lignes courbes…

jeudi 15 octobre 2015

Les capucines fêtent leurs 400 ans à Bourbourg, dans leur premier et dernier couvent



Jusque mars 2015, exposition, conférences, messe, médaille, rendent hommage aux sœurs, qui sont encore quatre à vivre sur place.


LA ville de Bourbourg, dans le Dunkerquois, compte deux trésors. Le premier, récent, est le Choeur de lumière d’Anthony Caro, qui a pris place dans l’église Saint Jean-Baptiste depuis 2008. L’autre, ce sont les capucines (ou Ordre de la péni­tence), présentes dans la ville depuis… 400 ans !Elles sont aujourd’hui 4 à vivre dans le monastère rue de Dunkerque : sœurs Consolata (dite mère ancelle, la responsable) et Goudle, toutes deux belges ; sœur Gabriela, venue de Roumanie en 1998, et, nouvellement arrivée cet été, sœur Antho­nie, du Congo.Du couvent de Bourbourg, 19 cou­vents naîtront, en France, en Belgi­que et en Allemagne, presque tous disparus aujourd’hui. Le couvent de Bourbourg est le dernier en France. L’ordre dépend de Rome, le repré­sentant de l’ordre des capucins s’y trouvant.« En 400 ans, les capucines de Bour­bourg ont vécu plusieurs exodes, à la Révolution, en 1870, en 1905, 1914 et 1939. Mais elles sont toujours reve­nues », explique Louis Duriez, pas­sionné d’histoire et de généalogie, et Bourbourgeois de naissance. Les soeurs ont toujours été liées à la population, notamment en répon­dant à tous ceux qui sonnent à leurs portes. Aujourd’hui encore, l’eucharistie, ouverte à tous, y a lieu chaque jour en semaine (lundi, mardi, vendredi à 9 h ; mercredi, jeudi à 18 h), célébrée par le père Bernard Atmeare, curé.

Secrétaires des pompiers

On ne peut que citer une anecdote savoureuse les concernant, rappelée par Louis Duriez : « Elles ont été les “secrétaires” des pompiers entre 1978 et 1990 ! Elles en assuraient le secrétariat 24 h sur 24, les gens faisant le 18 étaient d’abord en lien avec les religieuses… »Cette histoire pluriséculaire des capucines aurait pu tomber dans l’oubli. Une association est née il y a deux ans, les Amis des sœurs capucines, pour faire connaître la congrégation, aider les sœurs et organiser des manifestations pour les 400 ans de l’ordre. L’anniversaire est d’autant plus important que c’est à Bourbourg même qu’est née la congrégation en 1614, grâce à la foi de Françoise Taffin (lire ci-dessous).Pour découvrir les capucines, une exposition a pris place au monastère, ouvert 5 jours par semaine jus­que mars 2015. « On y trouve des documents, des photos, des plans et des tableaux », précise Louis Duriez. Il animera dimanche 23 novembre une conférence sur la fondatrice de l’ordre, Françoise Taffin.Un livret de 100 pages édité spécialement pour les 400 ans fait la part belle aux illustrations et documents historiques rares, car peu accessibles au public. Les archives de la congrégation sont situées au sein même du couvent et donc cachées. « Il faut gagner la confiance des religieuses avant d’y accéder… », confie Louis Duriez. Son enquête sur les traces des capucines l’a même mené à l’abbaye Notre-Dame de Wisques, car un tableau de la mère fondatrice s’y trouve. Les bénédictines ont d’ailleurs accepté de le prêter pour l’exposition.Ce premier ouvrage en augure un autre, plus volumineux, car Louis Duriez l’assure, « il ne s’agit sans doute que du 20e ou du 30e de ce que nous pourrions écrire sur les capucines ! » L’association compte donc continuer à explorer les archives des sœurs, mais est toujours en recherche de documents venant de particuliers.Après une petite frayeur en 2012 sur l’avenir d’une partie de leurs bâti­ments, que l’évêché de Lille avait envisagé de vendre, la présence des religieuses est assurée. La mère « ancelle » actuelle a un peu plus de 80 ans, mais sœur Gabriela a une cinquantaine d’années. L’avenir pourrait résider en la venue de sœurs d’autres continents. Actuel­lement, le couvent accueille d’ailleurs une jeune Congolaise d’une trentaine d’années en une espèce de « noviciat ». Une médaille spéciale a été créée pour les 400 ans de l’ordre.
Manifestations des 400 ans : Dimanche 23 novembre à 15 h, conférence de Louis Duriez, sur « Françoise Taffin, de 1581 à 1614 », à la chapelle du couvent. Dimanche 11 janvier 2015 à 15 h, concert des chorales « Alauda» et « Gospel-Friends », à l’espace Pierre de Coubertin de Bourbourg. Dimanche 8 février à 15 h, conférence de Pierre Moracchini sur « Réforme des religieuses de la Pénitence dites Capucines » à la chapelle du couvent. Dimanche 22 mars sera la journée de clôture du quadricentenaire, avec Mgr Ulrich. Avec une marche vers l’église Saint Jean-Baptiste dès 10 h (départ de la rue Shadet-Vercoustre), messe à l’église Saint Jean-Baptiste à 11 h, buffet dînatoire sur souscription à 12 h 30 à l’espace de Coubertin et concert de la chorale « Crescendo » à 15 h à l’église Saint Jean-Baptiste.Une médaille Double face, avec le portrait de sa fondatrice, elle a été éditée spécialement pour les 400 ans de l’ordre et est vendue au prix de 10 € dans son coffret.Un livret Un livret de 100 pages (format 150×210), en quadrichromie, est vendu au prix de 15 €. Il rassemble des documents d’origine retrouvés lors de l’analyse des archives exceptionnelles encore conservées au monastère. Un document unique, première étape avant un livre plus dense.Une exposition Elle a lieu au monastère, rue des capucines à Bourbourg. Elle est ouverte jusqu’au 22 mars, les mardi, mercredi, jeudi, samedi et dimanche, de 10 h à 12 h et de 15 h à 17 h 30. Permanence sur place par les Amis des sœurs capucines chaque mardi matin.
Contact Rens. : 06 72 70 67 34. Mail : amisdessoeurscapucines@gmail.com
15/10/2015 à 18:35 par Anne-Sophie Hourdeaux - La Croix du Nord