Que le Seigneur dirige et bénisse notre vie…, car Dieu peut écrire droit même sur des lignes courbes…

lundi 22 avril 2013

Bourbourg: le combat des Sœurs Capucines, quand s’opposent justice et religion


Daniel Carlier a créé l’association Les Amis des soeurs Capucines afin de leur apporter de l’aide.
VDN






C’est face à une salle comble que Daniel Carlier, président de l’association des Amis des Sœurs Capucines, a tenu une réunion publique afin de mettre un terme aux spéculations concernant l’avenir des Sœurs.
En quête de stabilité. C’est en octobre 1614 que les Sœurs Capucines s’installent à Bourbourg, à l’initiative de Françoise Taffin, jeune femme qui fait de sa maison leur premier monastère. Mais leur parcours est loin d’être stable : la Révolution française les oblige à quitter la région, la séparation de l’Église et de l’État les démunit de leurs biens, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale détruisent leur monastère à Coquelle… Ce n’est qu’en 1947 que les Capucines trouvent du répit grâce à Marie Decroocq, tertiaire de l’ordre de saint François, qui demande à ses héritiers légaux de leur léguer sa maison après sa mort. Les religieuses retrouvent donc un toit.
« Malheureusement, on ne mentionne pas l’abandon de la propriété en faveur des Capucines dans l’acte, ce qui crée beaucoup de difficultés actuellement. »
En 1957, les propriétaires du jardin attenant mettent en vente leur parcelle de terrain. Les religieuses en financent l’achat et y construisent leur nouveau monastère, inauguré en 1960. Cependant, comme elles dépendent de l’ordre religieux, l’achat n’a pas d’entité juridique. Le Monastère est donc transféré à l’association des écoles libres et privées, propriétaire légale des biens du diocèse pour le Littoral. En 2000, cette association fusionne avec l’association diocésaine qui devient alors, en droits français, propriétaire de la bâtisse. Fait indiscutable du point de vue juridique. Les réunions organisées n’arrangent rien et personne ne parvient à se mettre d’accord. Une association, Les Amis des Sœurs Capucines, voit le jour dans l’urgence.
« Nous souhaitions que la situation de faits soit identique à la situation de droits. L’association diocésaine n’a jamais payé d’impôts avant 2006 ! Nous leur avons donc demandé d’abandonner le Monastère et de le transférer à notre association », détaille Daniel Carlier. L’unique solution proposée par l’avocat de l’association diocésaine ? Un bail à titre gratuit, établi au nom de trois sœurs pour une durée de dix ans, non renouvelable. Un obstacle, quand on sait que l’âge de deux des Capucines est déjà avancé. Rien n’est signé. « En 2012, une rumeur est née à Bourbourg. On disait qu’ils allaient vendre la maison. Nous n’étions toujours pas parvenus à retrouver les titres de propriétés. Il a fallu remonter jusqu’aux archives d’Arras ! » Mais le courrier envoyé à l’association diocésaine en décembre 2012 reste sans réponse.

Des nouvelles sœurs à Bourbourg

« J’ai suggéré à Sœur Consolata de remplacer les Capucines qui étaient parties de Bourbourg afin de donner des projets au monastère. » La sœur avoue rencontrer des difficultés avec l’evêque à ce sujet. Daniel Carlier décide alors d’écrire au pape. Le dossier retient l’attention du Général Capucin qui envoie à Bourbourg l’un de ses délégués afin d’étudier la situation. « Juan Maria m’a expliqué que le manque d’engagement dans cette vocation les obligeait à aller rechercher des Sœurs sur d’autres continents. Il faudra du temps mais il a bon espoir d’envoyer plusieurs sœurs à Bourbourg. De notre côté, nous allons demander un rendez-vous aux responsables de l’association diocésaine afin qu’ils procèdent au transfert de la propriété de leur association à la notre. Il faudrait un miracle pour qu’ils acceptent, mais comme on est dans le domaine religieux, pourquoi pas ! »
Daniel Carlier a achevé ses propos en invitant l’association diocésaine à privilégier la loi du cœur à celle de l’homme. En 2014, les religieuses bourbourgeoises fêteront leurs 400 ans d’existence.

Publié le 
Martine Fritsch -La Voix du Nord

samedi 9 mars 2013

Le Vatican à l'écoute des Capucines


Les sœurs capucines de Bourbourg reçoivent des représentants de la papauté cette semaine. Les annonces de vente du monastère sont dans toutes les têtes.
Les sœurs capucines de Bourbourg reçoivent des représentants de la papauté cette semaine. Les annonces de vente du monastère sont dans toutes les têtes.
Vendredi à 18 h, les religieuses invitent la population à la prière du soir.
Le Vatican viendrait-il en aide aux sœurs capucines de Bourbourg ? Un contentieux les oppose aux services de l'évêché de Lille concernant la vente d'une maison attenante à leur monastère. Leur présence même sur Bourbourg serait-elle en jeu... Nombre de Bourbourgeois semblent attacher à leur action dans la commune.
De ce fait, ce mardi, la mère ancelle, sœur Consolata, attendait tard dans la soirée la venue de Juan Maria, délégué du ministre général des capucins.
Assurément les courriers envoyés en janvier au Saint-Siège et au ministre général de l'ordre des capucins à Rome auraient fait mouche. Leur venue pourrait être bénéfique pour permettre de clarifier la situation. « On dépend de Rome. Pas de l'évêque », lâche sœur Consolata.

Deux émissaires du Pape
Les soeurs capucines pourraient s'inquiéter de la tournure que prend le dossier. Le diocèse considérerait-il les capucines de Bourbourg comme une congrégation apostolique, dépendante de l'évêque du lieu ? Or les religieuses de Bourbourg sont des moniales et leur congrégation dépend de Rome directement, comme le rappelle mère ancelle. Entre droit commun et droit canon, difficile d'inciter une religieuse à signer un bail de dix ans par exemple, en son nom personnel.
Au fond, le litige juridique pourrait se transformer en litige soumis au droit canonique spécifique à l'Église. Rien de ce qui adviendra aux sœurs capucines de Bourbourg ne pourrait donc se faire sans l'aval du Vatican.
En conséquence, cette venue des deux pères capucins pourrait marquer un tournant dans l'affaire opposant les religieuses et l'évêché. Un tel déplacement n'est pas anodin puisque les deux religieux viennent en qualité de représentants du Saint-Siège à Rome.
Le premier, Juan-Maria Castro, est délégué du ministre général de l'ordre des capucins pour tous les monastères de capucines dans le monde. On compterait au moins 500 implantations, notamment en Amérique latine ou en Afrique, où les vocations ne se tarissent pas.
Le second, Adri Geerts, de Bruges, est le délégué du Saint-Siège.
L'association créée pour aider et soutenir les religieuses de Bourbourg appuie ces venues.
Les deux capucins se montreront disponibles tout au long de leur séjour. Leur agenda se noircit de rendez-vous. « Nous envisageons d'animer une veillée le vendredi en fin d'après-midi », répète mère ancelle. « Cela s'adresse à tous ceux et celles qui voudront se joindre à nous et aux deux pères cap ucins. On pourra discuter avec eux. » Les pères capucins repartiront au Vatican en fin de semaine avec « tous les dossiers en main », comme le note mère ancelle.

La semaine dans le boulonnais
Publié le 09/03/2013 à 06h00